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Peinture, rap, slam : la vie artistique très colorée de Tokyo Harem

www.noocultures.info – Cet originaire de Tamatave (ville portuaire située sur la côte est de Madagascar) fascine par sa capacité à se sentir à l’aise dans diverses disciplines.

Il y a des artistes qui évoluent avec difficulté dans la discipline artistique de leur choix. En particulier, ceux qui sont contraints à se former tout seul ou encore par le biais de rencontres avec des artistes plus expérimentés à l’occasion d’ateliers ou de master class. Certes, la manière dont ils se forment ne leur facilite pas la tâche. Néanmoins, certains parviennent tout de même à exceller au point de vivre de leur art.

Mieux encore, certains artistes arrivent à se distinguer dans différentes disciplines et Tokyo Harem en fait partie. Ce jeune homme de 26 ans, originaire de Tamatave s’est fait connaître à Antananarivo pour ses performances de slam durant les années où il a concouru pour devenir le champion du Slam National (plus grand événement de Slam poésie à Madagascar) avant de remporter le titre en 2018. Mais chez lui, il est avant tout connu en tant que peintre et entant que membre du groupe Welvi Waves.

Tokyo Harem, de son vrai nom Hervé Tovonarivelo, écrit ses textes de rap et des paroles de chansons depuis le collège. Et en entrant en lycée, il adhère à un club de théâtre. Il était tout naturel qu’il intègre par la suite le groupe Welvi Waves (créé en décembre 2012 et composé de Tokyo Harem, El Thicio, Fran ChesKoss et Tida Kenny, son créateur), se mettant en retrait en ce qui concerne le théâtre. Toutefois, son attrait pour la scène ne s’est pas amenuisé avec le temps, loin de là. Jusqu’à ce qu’il découvre le slam, lors d’une scène ouverte à l’Alliance française de Tamatave. « Les slameurs de Tamatave de l’époque avaient de bons textes, ça m’a motivé, je suis monté sur scène et les gens ont ri. J’ai aimé le contact avec le public et ça m’a donné envie de revenir », se souvient-il. Il a donc continué à faire des scènes pour ensuite se qualifier pour représenter Tamatave au Slam National.

L’écriture, la scène et l’image

Fresque réalisée par l’artiste Tokyo Harem ©DR

Découvrir un art. L’essayer et décider de s’y perfectionner. C’est ainsi que se résume également la rencontre de Tokyo Harem avec la peinture. En effet, en plus d’écrire des textes, il aimait reprendre des images de bandes dessinées. Puis, il a fait la rencontre d’autres passionnés de dessin dont il voulait atteindre le niveau.

« Il y en avait un qui avait une bonne mémoire visuelle mais qui manquait de précision. En plus, ils avaient la flemme de peindre et de colorier. Moi par contre, j’étais doué pour ça » raconte-t-il. Il a ainsi participé à des ateliers de dessins ponctuels. Il s’en suivit tout un travail sur le réalisme ainsi que sur la précision. Et comme tous passionnés de culture urbaine, il a aussi appris à faire des graffitis. Depuis quelques années, il réalise la décoration de restaurants, de bars, de boutiques ou encore de casinos. C’est d’ailleurs cette activité qui constitue sa principale source de revenus.

Tokyo Harem adhère à plusieurs mondes artistiques et aimerait donner de son temps autant pour la peinture que pour le rap et pour le slam. « Je cherche des idées, je veux sortir du lot, je veux travailler sur un monologue avec des textes dans une même thématique », affirme-t-il. Si Tokyo Harem démontre qu’il avait du talent dans chacune de ces disciplines qu’il embrase, il reste conscient que le talent ne suffit pas.

Même s’il fait partie de ceux qui ont eu la chance de faire des rencontres et de disposer de formations occasionnelles, il devra continuer à travailler pour demeurer un artiste multidisciplinaire qui excelle dans chacun de ces arts. Actuellement, il aspire à réaliser un spectacle de slam et à se lancer dans une carrière musicale en solo. Etant donné le nom qu’il a déjà pu se faire dans le slam et dans la peinture, il n’est pas impossible que ces prochaines prestations et créations soient tout aussi convaincantes que celles qu’il a déjà pu réaliser.

Par Niry Ravoninahidraibe (Collaboration) ©www.noocultures.info

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