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Industrie cinématographique : le Burkina Faso à la croisée des chemins

www.noocultures.info – Profitant de la célébration de la journée du cinéma africain, le 12 octobre dernier, l’Association des Critiques de Cinéma du Burkina (Ascric-B) s’est interrogée sur les mécanismes pour redonner au cinéma burkinabè ses lettres de noblesse. Une projection de films et une causerie-débat ont meublé cette célébration dans les locaux de l’Institut Supérieur de l’Image et du Son (ISIS).

« Comment faire pour que le cinéma burkinabè retrouve ses lettres de noblesses ? ». C’est autour de cette thématique que s’est tenue la causerie-débat organisée lors de la célébration de la journée du cinéma africain, entrant dans le cadre de l’édition 2021 de la semaine de la critique de Ouagadougou (SECRICO) organisée par l’ASCRIC-B. Après la projection du film « Les dessous du cinéma burkinabè » du réalisateur Sounkalo Dao, les acteurs du cinéma présent ont pu débattre autour de la thématique.

Manque de financement national, absence de politique de formation des réalisateurs, mauvaise qualité des scénarii, sont entre autres les maux dont souffre le cinéma burkinabè. Yemdaogo Kafando, représentant de la Fédération Nationale du Cinéma et de l’Audiovisuel du Burkina (FNCA), fait savoir d’une part que le compte 30115 du trésor public, créé en 1969 et destiné au fond de promotion et d’extension cinématographique mis à la disposition du cinéma est fermé. Et d’autre part que la Taxe de Soutien au Développement des Activités Audiovisuelles de l’Etat (TSDAAE) destinée à la production des films est actuellement reversée sur le compte commun des impôts.

Quant au critique de cinéma, Ludovique Kibora, il déplore le manque de volonté des politiques qui se traduit notamment par l’absence d’un fond spécifique pour le développement du cinéma, à l’instar de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, avec respectivement le Fonds de soutien à l’Industrie Cinématographique de la Côte d’Ivoire (FONSIC) créé en 2011 et le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuel du Sénégal (FOPICA) mis en place en 2014.

Ajoutée à une politique de formation des acteurs du cinéma, la résolution des problèmes notés plus haut devrait permettre au Burkina Faso d’avoir une industrie cinématographique viable, avec des professionnels qui en vivent, à en croire les intervenants. Toute chose que reconnaît le représentant de la Direction Générale du Cinéma et de l’Audiovisuel (DGCA), Assamy Ilboudo. Il indique que les réflexions se poursuivent afin de professionnaliser davantage le secteur du cinéma.

Institué en 2010 par Clément Tapsoba et Emmanuel Sama, de regrettée mémoire, sous l’égide de l’Ascric-b, la semaine de la critique de Ouagadougou (SECRICO) se tient cette année, du 12 au 19 octobre, en marge de la 27è édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco). Elle est placée sous le parrainage de la réalisatrice, actrice et productrice Aminata Diallo Glez alias Kadi Jolie.

La rédaction ©www.noocultures.info

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