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Ad libitum, consommons l’art à volonté

TUNISIE – Une nouvelle création de Taoufik Jebali sur la scène du festival international de Hammamet a assuré l’ouverture de la 56e du festival, le 13 juillet dernier au Centre culturel international Hammamet.

Taoufik Jebali, dramaturge et metteur en scène tunisien, présente sa nouvelle création pour l’ouverture du festival international d’Hammamet. En effet, cette nouvelle pièce marque le retour de la scène mythique d’Hammamet. Notons que c’est une tradition : la présence du théâtre dans les festivals et plus spécifiquement les festivals d’été en Tunisie.

Pionnier du théâtre tunisien, il nous livre une nouvelle conception aux côtés des comédiens du Teatro Studio où il enseigne le théâtre depuis plusieurs années à des apprenants venus de différents horizons professionnels mais qui se dotent de tous les critères professionnels sur scène.

El Teatro, cette école qui a vu sortir plusieurs comédiens, metteur en scène grâce à sa formation mais aussi au rêve tant défendu aux cotés de la feue Zeineb Farhat, sa compagne dans la vie et dans l’amour du théâtre. « Ad libitum » était une ode à la vie, un hommage aux arts mais surtout à Zeineb.

L’art dans toute sa splendeur était présent sur scène, tous les instruments mais aussi et surtout une grande gymnastique de mots qui nous rappelle par moments le texte de « Klem ellil », une pièce de théâtre mythique, devenue un des classiques du théâtre tunisien, qui par un jeu très subtile entre dramaturgie, mise en scène avec un texte très pointu nous emmène  dans les méandres de la critique virulente.

« Ad libitum » a su compiler entre les différents dons de chaque actrice et acteur, et une utilisation perspicace de critiques sous des rimes bien rythmées aux  notes de musiques venues s’ajouter pour emprunter son langage universel.

Une pièce qui joue avec les concepts d’art et de théâtre pour nous emmener à réfléchir ici et maintenant sur la situation de l’art et de l’artiste dans notre pays, la vie du citoyen, le vécu de l’amour interdit ou de celui qui se perd dans la routine. Autant de questionnements et de remises en question qui nous ramènent à l’essence même de l’art et du théâtre.

Combien avons-nous besoin de cette remise en question et des pistes de réflexions suggestives au lendemain d’une pandémie mondiale qui a su paralyser plusieurs secteurs et en premier lieu les arts!

« Ad libitum » qu’on pourrait traduire en français par « à volonté », une expression empruntée du jargon musical pour signifier à l’interprète qu’il a la possibilité de répéter à volonté, une volonté qui reste sous l’unique emprise de la liberté.

Une liberté d’expression poignante par moments, comique dans d’autres.

La 56e édition du festival de Hammamet a tenu sa promesse d’honorer le théâtre pour bien entamer cette nouvelle saison et nous révéler chaque soirée un nouveau prisme de l’art dans un cadre idyllique.

Nidhal Chemengui ©www.noocultures.info

 

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