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« La Sirène de Faso Fani » de Michel Zongo : un outil de prise de conscience

www.noocultures.info – Un film documentaire, primé au fespaco en 2015 dans la cathégorie long métrage. Ce documentaire de 90 minutes replonge les cinéphiles dans un univers indésirable.

Le film documentaire « La Sirène de Faso Fani » de Michel K. Zongo retrace les durs moments de la fermeture de l’usine de textile de la ville de Koudougou. Que sont devenus les agents de cette société après la fermeture de l’usine ? Comment scolariser leurs enfants, se nourrir ? Voilà autant de questions qui ont poussé le réalisateur à promener sa caméra dans la ville de Koudougou pour recueillir les témoignages des anciens travailleurs de Faso Fani.

Dans ce documentaire, Michel K. Zongo part d’une archive de vidéo du discours du président Thomas SANKARA considéré comme l’ambassadeur du Faso Fani actuellement appelé danfani (la cotonnade locale) : « Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons ». Michel Zongo présente en gros plan, le visage et les mains d’un vieux, ancien employé de l’usine en pleine activité de tissage. Ensuite, il présente la ville en un plan d’ensemble pour donner l’idée du lieu, une ville du Burkina Faso, pays d’Afrique. Il a également présenté de belles actions qui méritent d’être évoqué : l’utilisation des archives vidéos, procédures pour la teinture, travail organisé avec l’utilisation des spatules bien enchaîné.

A ces éléments, il faut ajouter l’utilisation de bonnes mélodies pour un produit agréable au final. Ainsi, il part d’une musique traditionnelle dans le début de son film, ce qui laisse entendre la mélancolie et fini avec la modernité qu’on pourrait percevoir comme une lueur d’espoir de vivre.

Dans ce film, Michel ZONGO pointe du doigt les réalités de l’époque et le vécu que retracent les personnages. Ces derniers qui ont vécu comme une punition, la fermeture de l’usine de Faso Fani, qui faisait leur fierté.  Comme prétexte à la fermeture alors, les autorités mettent en avant les recommandations du programme d’ajustement structurel de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International.

« La Sirène de Faso Fani » peut être prise comme un outil de prise de conscience des peuples africain. En effet, la sirène de l’usine qui a longtemps rythmé le quotidien des habitants de la ville, sonne comme un appel à l’éveil de la conscience collective. Et les luttes menées par les travailleurs évoquent une interpellation à l’action pour vaincre la fatalité.

Victor Wougo ZONGO
Article rédigé à l’issue de la Masterclass organisée le 18 mars 2021 à Ouagadougou, dans le cadre de la Semaine Panafricaine de la Critique d’art sous la direction du critique de cinéma marocain, Cherqui AMEUR

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