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Formation, accès aux films, professionnalisation : ces défis qui s’imposent aux critiques cinématographiques africains

www.noocultures.info – La Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (Facc) en collaboration avec le Programme NO’O CULTURES, a organisé un Webinaire sur la critique cinématographique, en prélude à la 27è édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco). Cette conférence a eu lieu, ce samedi 9 octobre 2021, à travers la plateforme “Zoom” et a réuni des critiques cinématographiques et réalisateurs de films.

« Quels défis aujourd’hui pour la critique africaine dans l’écosystème du secteur du cinéma ? ». C’est autour de cette question spécifique que la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (Facc) a organisé ce webinaire. Ce plateau d’échange a été modéré par Espéra Donouvossi, journaliste et critique de cinéma. Il a été une occasion pour les participants de s’exprimer sur l’importance de la critique cinématographique sur le continent africain, en particulier. Les panélistes, critiques d’art et professionnels du cinéma ont reconnu l’importance de la critique cinématographique dans l’industrie du film, même si elle est peu valorisée.

En effet, la fonction première de la critique cinématographique est de construire une communauté autour d’un film, et ce grâce aux critiques d’art. Mais ces derniers font face à des défis non moins négligeables. Selon Aderinsora Ajao, journaliste et chef de projet nigériane, le manque de formation, l’éducation à l’image et le manque d’accès aux films de qualité restent des défis majeurs qui freinent l’essor du cinéma africain. Ces blocages ne permettent pas également aux critiques d’avoir accès à des œuvres cinématographiques. Cela se remarque dans le sens où les écritures journalistiques sont moins disponibles sur ces différentes créations. A l’en croire, les festivals sont les seuls creusets qui permettent à ces acteurs de découvrir les films et de pourvoir les valoriser.

Des défis à relever pour exister

« Le premier défi aujourd’hui est de se faire entendre parce que nous avons de moins en moins besoin des critiques, malheureusement. Au fur et à mesure que l’industrie du cinéma se développe, elle devient un commerce », a déclaré Michel Amarger, journaliste, critique de cinéma et réalisateur. Pour lui, l’industrie cinématographique se soucie de plus en plus de l’accès au marché de la consommation, avec le développement des technologies, sans passer par les critiques. Il revient donc à ces derniers d’aller à la recherche des films, d’en assurer la visibilité, afin d’exister aussi. « Pour exister, les critiques cinématographiques ont besoin de continuer de produire sur les films », dira-t-il. Il faut comprendre que le critique doit s’imposer de façon professionnelle afin d’être mobile.

A travers cet aspect d’imposition, il y a également un autre défi pour le critique. Il s’agit du développement des nouvelles de la technologie à travers les réseaux sociaux. Qu’on le souhaite ou non, les réseaux sociaux constituent un véritable moyen en termes de construction d’une communauté. Et un critique, à en croire les panélistes, doit construire ce réseau autour de lui et favoriser une proximité entre les créations et le public cible.

Pour Michel Amarger, cela passe d’abord par la formation pour améliorer les connaissances et les pratiques des critiques cinématographiques.  Des critiques professionnels, bien formés, c’est ce qui pourra améliorer les relations entre ceux-ci et les cinéastes, estime le réalisateur, scénariste et producteur camerounais, Narcisse Wandji. Ce défi reste néanmoins très important, précise-t-il, et une bonne formation peut permettre aux critiques et acteurs du cinéma de collaborer. Les regroupement de critiques en association, confédération ou autres creusets sont aussi des opportunités que doivent saisir les critiques afin de se faire remarquer de plus en plus.

Productions améliorées

Lorsque ces opportunités de formation sont mises à disposition, la qualité des productions pourra être meilleure. De ce point de vue, les acteurs des deux secteurs pourront tisser des liens et faciliter aussi l’évolution de la critique cinématographique. Narcisse Wandji n’a pas manqué de souligner l’importance d’un budget pour la communication autour d’un film et le rôle des critiques. Pour lui, ces deux aspects restent nécessaires pour les œuvres cinématographiques. Narjes Torchani, journaliste, critique de cinéma a montré également que la critique, pour plus de valorisation, doit être considéré comme un métier, une source de revenue.

Ainsi, cette activité pourra-t-il se développer sur le continent et faciliter aisément l’essor du cinéma africain. Pour finir, les panélistes ont fait remarquer que les festivals ne doivent pas être les seules occasions pour un critique de mettre en valeur ses productions. Il en est de même pour les réalisateurs. Les panélistes restent, néanmoins, convaincus que le cinéma est aussi un levier de développement du continent de l’Afrique. Il revient donc aux acteurs de s’imposer grâce à leur professionnalisme et détermination face aux internautes qui ont su déjà faire une place afin de s’exprimer sur des productions sur le marché. Quand-même cela offre une visibilité à ces œuvres, la critique se doit sa place d’être et reconnue.

Julien TOHOUNDJO ©www.noocultures.info

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