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Burkina Faso / Kunstraum 226 : une fin qui marque le début du renouveau des arts plastiques

www.noocultures.info – Le Goethe-Institut, bureau de liaison de Ouagadougou a organisé un cocktail dînatoire pour clôturer officiellement son projet Kunstraum 226, « Salle d’art 226 » en français. Projet temporaire du Goethe-Institut qui offre une alternative aux artistes nationaux et internationaux de travailler sur leurs propres concepts d’exposition pendant une longue période, le  Kunstraum 226 a permis d’organiser 15 expositions. Une grande majorité de ces artistes étaient présents à ce cocktail organisé le 27 février au Goethe-Institut à Ouagadougou.

Au fur et à mesure que la Directrice du bureau de liaison du Goethe-Institut à Ouagadougou, Carolin Christgau, présentait le catalogue des expositions mises en place dans le cadre du projet temporaire Kunstraum 226, dans la foule, une seule question occupait l’esprit de la cinquantaine d’invités présents : quelle va être la suite ?

D’ailleurs, à la fin de la cérémonie, la question est plusieurs fois revenue au cours du cocktail. Légitime préoccupation autour d’un projet dont les mérites ont été vantés tout au long de la soirée et dont la fin, même si elle était actée et annoncée le 27 novembre 2019 au vernissage de la dernière exposition (Monstre Rouge présentée par l’artiste Burkinabè Abass Zoungrana), était redoutée.

Car au fil des expositions, l’importance du dispositif mis en place par le Goethe-Institut au profit des plasticiens du Burkina Faso et d’ailleurs. Pensé comme un espace dédié aux arts plastiques, le Kunstraum 226 dans sa mise en œuvre s’est finalement révélé être une véritable école d’encadrement et de valorisation pour les artistes. D’abord installé au niveau du stade municipal de Ouagadougou qui a accueilli la première exposition (De la douleur à la couleur de Pierre Garel), le Kunstraum 226 s’est offert une salle dans le quartier Paspanga. Cette salle, devenue en quelques mois, un espace incontournable de présentation et de découverte de jeunes talents ou d’artistes confirmés a permis à une vingtaine d’artistes d’y montrer leurs univers artistiques.

Assister et soutenir les artistes

Détecter, accompagner et faire voir. Ainsi peut se résumer le Kunstraum. Un collège de mentors est mis en place à cet effet pour sélectionner et suivre les artistes dans le développement de leurs projets.  Composé de Katrin Peters-Klaphake (Commissaire d’exposition de l’Allemagne), Saidou Alceny Barry (Critique d’Art du Burkina Faso), Siriki Ky (Artiste Plasticien du Burkina Faso) et Carolin Christgau (Directrice du Goethe-Institut Ouagadougou), ce jury s’est dit très satisfait du travail abattu aux côtés des artistes.

La Directrice du Goethe-Institut Ouagadougou présentant le catalogue du projet Kunstraum 226 ©François d’Assise Ouédraogo/Goethe-Institut Ouagadougou

« Nous avons beaucoup appris en même temps que nous avons beaucoup donné. En regardant les artistes arrivés tout à l’heure, je me suis remémoré tous ces passionnants moments passés avec eux. Des moments de grandes discussions pour essayer de comprendre leur univers et ensuite les aider à mieux le structurer avant de le rendre public » a notamment confié Alceny Barry à ce cocktail de clôture. Il rejoint ainsi la directrice du bureau de liaison du Goethe-Institut à Ouagadougou, pour qui « Kunstraum 226 a été plus qu’un simple projet. Je l’ai pensé et porté avec l’apport de formidables personnes et aujourd’hui, c’est avec un sentiment de peines et de joies que je me présente ici ce soir ».

Wilfried de Paul Ouedraogo, plasticien burkinabè (il a présenté une exposition intitulée HUMANIMA) reconnait aussi l’apport de ce coaching et de ce suivi par des personnes qui d’y connaissent. Pour lui, il ne s’agit pas d’une sorte d’assistanat artistique mais plutôt de suivi. « A aucun moment, je n’ai eu l’impression que les coachs s’imposaient à moi dans mes choix artistiques et les orientations que je voulais donner à mes œuvres. Au contraire, ils étaient à l’écoute, me donnaient des conseils qui me permettaient de me remettre constamment en cause », indique-t-il.

Au-delà du catalogue

Principal outil de capitalisation de la mise en œuvre du projet Kunstraum 226, le catalogue de présentation des expositions a été exposé et distribué au cours de ce cocktail de clôture. Il contient, outre les présentations des artistes, des articles critiques rédigés sur chaque exposition par des professionnels sollicités à cette fin. Ainsi, comme s’en est réjouie la directrice du Goethe-Institut Ouagadougou, « le catalogue est un véritable instrument de promotion pour les artistes. Il constitue un outil qu’ils peuvent désormais présenter pour parler de leur œuvre, de leur univers artistique. C’était important de finir par ce document, de laisser des traces ».

Ainsi, même s’il est temporaire, le projet Kunstraum 226 se trouve matérialisé dans le temps, avec ce catalogue qui a été partagé aux artistes exposés, aux membres du jury et coachs présents, et à tout le public.

Artistes formés et exposés qui se disent satisfaits, responsables du projet ravis d’avoir accompli une mission pour le développement et la structuration du secteur des arts plastiques et un public enchanté d’avoir participé à cette aventure, loin d’être un cocktail marquant un clap de fin du Kunstraum 266, cette ultime soirée marque probablement le début d’une nouvelle ère pour le monde artistique du Burkina Faso, notamment.

En savoir plus sur le projet Kunstraum 226

Par Eustache AGBOTON ©www.noocultures.info
Images : ©Goethe-Institut (François d’Assise Ouédraogo)

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