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72 Heures du LivreAfrique de l’Ouest

Femmes, littérature et entreprenariat : des profils différents fondés sur une forte passion

www.noocultures.info – K-Concept a été le cadre d’échanges nourrissants ce 21 avril 2022 entre des auteures et un public curieux. Ce lieu de formation fut propice pour ce moment du donner et du recevoir. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer des écrivaines particulières invitées par les 72h du Livre de Conakry. Portraits.

Le thème avait l’ambition de voir les liens existants entre trois entités : la femme, la littérature et l’entrepreneuriat. Les intervenantes, toutes des femmes mais issues de divers horizons. Deux sénégalo-guinéennes, une malienne, une rwandaise et une espagnole. Les premiers propos sont nés de la rencontre avec la littérature.

Pour la sénégalo-guinéenne, Fatoumata Sano, qui fait son cursus universitaire diplômante au Sénégal, le livre a une place régulière dans sa vie depuis sa tendre enfance. C’est donc sans surprise qu’elle édite « Ne les laisser pas cotiser pour mon cercueil » son premier roman paru en 2016. Avec son profil d’enseignante, elle mise plus sur la formation quelle que soit le domaine d’activité choisie. Fatoumata est également membre de l’association des écrivains de Guinée (AEG) et membre de la collection des sciences sociales auprès de la maison d’édition harmattan-Guinée.

Compatriote de Fatoumata, Aissatou Diallo, alias Tissou Touré, est une écrivaine multiculturelle, une auteure dévouée à la cause féminine, qui a le sens de l’humanisme. Elle est devenue auteure suite à une dépression. Ecrire a été un exutoire pour elle. « Tous les secrets de nos cœurs, au-delà de nos apparences » paru en 2019 aux éditions Harmattan-Guinée est une écriture-thérapie. Cet ouvrage invite la société guinéenne et africaine à détabouiser la dépression. Tissou a essuyé des critiques à la sortie de son ouvrage et elle a été invitée à censurer des parties de son propos contenu dans son livre mais elle a assumé sa production artistique. Entrepreneure et employée, Tissou mène bien ses activités tout en restant convaincue que l’écriture pourrait guérir des blessures invisibles.

C’est avec une écoute attentive que Teresa Alarcos, espagnole a suivi l’expérience que sa consœur Tissou avec l’écriture. Teresa est une femme d’affaires qui a dirigé plusieurs structures (entreprises, institutions culturelles et fondations) avant de fonder W Startup Community. Passionnée par l’innovation et les nouveaux usages de la technologie, elle a choisi de capitaliser les compétences féminines qu’elle a rencontrées parmi ses collaborateurs durant plus d’une décennie. Cette capitalisation s’est faite en publiant un ouvrage «Emprendedoras » (Femmes entrepreneures) en février 2022. Elle aborde dans cet ouvrage la présence des femmes dans le milieu digital. Pour elle, les projets des femmes ne sont pas visibles. Face à ce problème de visibilité, les femmes entrepreneures doivent développer un esprit résilient et se préparer à aller la bataille dont l’objectif principal est l’argent.

L’appel à l’écriture de la rwandaise Safi Chantal est passé par un sentiment de révolte lors de son vie en tant qu’africaine de la diaspora en Europe quand elle s’est retrouvée à porter assistance à des réfugiés économiques africains. Elle a été choquée que ses frères africains payent assez cher pour mourir inutilement en voulant immigrer. Son premier livre « Le ras-le-bol d’une immigrée » est un outil de sensibilisation à l’endroit des jeunes, des parents ainsi que des autorités africaines. Le message était clair : il faut aimer son pays. Elle a alors organisé des rencontres avec chaque entité dans les pays où cela était possible.

C’est sous l’influence du même sentiment de frustration que la malienne Assia Boucary Maiga est arrivée à l’écriture en 2021. Suite à une mésaventure dans un mariage, elle écrit sa déception, sa révolte, son dégoût dans « Quand la pureté engendre l’ordure.. ». Elle y dénonce la misogynie, les mauvaises gestions politiques et fait un point d’honneur aux albinos qui sont souvent victimes d’enlèvement et de pratiques odieuses dans la société africaine. Militant au sein d’une organisation d’auteurs au Mali, Assia est heureuse que des jeunes comme elle se mettent à l’écriture pour s’exprimer.

Par Amara TOURE ©www.noocultures.info
Article rédigé dans le cadre de la phase présentielle de la formation en critique littéraire organisée à l’occasion des 72 Heures du Livre par L’Harmattan Guinée et le Programme NO’OCULTURES

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