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72 Heures du LivreA la UneAfrique de l’Ouest

Guinée : faire de Conakry la capitale africaine du livre n’est plus une utopie

www.noocultures.info – Les promoteurs des 72 heures du Livre militent pour que la ville s’érige en capitale africaine du livre. Ils l’ont encore martelé tout au long de cette 14è édition du salon de livre.

Le livre prend de plus en plus de l’importance en Guinée. Un résultat à mettre à l’actif de L’Harmattan Guinée et  72 Heures du Livre qui, depuis plus d’une quinzaine d’années, encouragent la lecture et l’écriture au sein de cette population au fort taux d’illettrisme. Le constat a été solennellement fait par le Premier ministre guinéen, Mohamed Béavogui en présidant, le 25 avril 2022, la cérémonie de clôture de ce désormais grand rendez-vous culturel incontournable de Conakry. Fierté immense pour cette nation qui traine encore 68% d’illettrés. Une réalité reconnue mais pas crainte par les officiels, professionnels et acteurs de l’industrie du livre.

C’est d’ailleurs ce qui booste Sansy Kaba Diakité, le promoteur des 72 Heures du Livre. Dès les premières minutes de son lancement, jusqu’à la dernière seconde le jour de clôture, le vœu de voir Conakry reconnue capitale africaine du livre n’a pas quitté ses lèvres. Plus qu’un vœu, c’est un impératif. Un rêve porté par toute son équipe, qui se nourrit progressivement par chaque entité de la société guinéenne. « On peut sauver cette nation par l’écriture et la lecture », soutient-il précisant qu’il est prêt à fédérer toute énergie, aussi infime soit-elle, afin de faire du secteur du livre un domaine prioritaire.

Car il faut un travail méthodique et constant pour ravir ce privilège. A l’instar de Ouagadougou qui s’identifie désormais par le cinéma, Bamako par la photographie, Dakar par les arts contemporains, Abidjan par les arts de la scène, Conakry veut avoir comme référence la littérature. Les organisateurs en sont conscients d’où ce travail de fourmi qui se tisse depuis 14 éditions. Des efforts qui ont déjà valu à Conakry le sacre de capitale mondiale du livre en 2017 par l’UNESCO.  Loin de dormir sur leurs lauriers, Sansy Kaba et les 72 Heures du Livre souhaitent fondamentalement redonner un sentiment de grandeur et de fierté à cette nation encore secouée par une instabilité administrative. « Il est question aussi de vendre l’image du pays qui a longtemps souffert d’un mauvais procès », a indiqué l’ambassadeur de France en Guinée dans son propos à l’ouverture du salon.

Une réalité qui permet de mieux saisir l’importance d’un climat social paisible dans la mise en place d’un projet de développement porteur et durable. D’où le thème : « Sauvegarde du patrimoine et paix sociale ». Pour les promoteurs, la sauvegarde du patrimoine qui définit un peuple et son accessibilité par les populations travaille à rapprocher ses dernières et à tisser des liens.

Il faudrait donc un travail solide et solidaire dans la durée mais aussi et surtout l’implication de la Guinée profonde, pour mériter le statut de capitale africaine du livre. D’où l’institution, à chaque édition, de la ville invitée d’honneur, à côté du pays invité d’honneur comme l’est le Maroc cette année. Greffer une localité autre que Conakry à l’évènement permet de susciter des vocations et créer une émulation sur toute l’étendue du territoire. Après Kankan l’année dernière, Dalaba, ville logée dans la région administrative de Mamou accueille actuellement (27, 28,29) la deuxième étape du Salon du livre de Conakry.

Pélagie NG’ONANA, envoyée spéciale à Conakry ©www.noocultures.info

Illustration : ©Primature de Guinée

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